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1) la tour de babel

sentiment un peu triste

histoires vécues
  • Le jeuneOui, je suis totalement informatisé.
    Vive ArchiTruc++ version 11.02 (pas la 11.01 qui était nulle et qui plantait tout le temps, celle qui est sortie il y a deux jours); je produis toute mon architecture avec ; c’est trop cool pour les perspectives, mais j’ai pas vraiment eu le temps de m’y mettre et j’ai dû sous-traiter à un bon graphiste qui travaille encore à la main; en fait je n’utilise que le module 2D d’ArchiTruc++, le reste est un peu lourd; non, je n’ai jamais utilisé le module Quantitatif, je sous-traite à un métreur...; en fait, je suis béta testeur chez ArchiTruc SA et j’ai pu avoir le soft pour 100 € au lieu de 1 000 €. Pour le futur immédiat, j’hésite à me lancer dans la maîtrise d’oeuvre, et j’envisage de faire du travail en sous-traitance, (permis, dossiers d’appel d’offres, etc... ).
    branché.
  • Le vieuxOui , je suis totalement informatisé.
    J’ai craqué pour ArchiTruc++ au dernier BATIMAT, démonstration superbe, magnifiques images de synthèse, cotation automatique, devis immédiat, je l’ai vu de mes yeux vu; avec l’ordinateur et la table traçante (format A0 absolument indispensable, non?), ça ne m’a coûté que 30 000 € ; j’ai mis un jeune archi sur la machine et il me sort des plans au kilomètre; pour l’instant je l’ai mis sur un permis pour une affaire qui va probablement sortir un de ces jours; pour le reste, les affaires courantes, j’ai un projeteur qui continue sur la table à dessin, ma secrétaire tape sur Word 98, et moi je crayonne et je fais les pers pour les concours.
    Tu ne connaîtrais pas un stage sur Word XP ? Je vais devoir licencier ma secrétaire, et je sens que je vais devoir me mettre au traitement de texte... Et un stage sur AutoCad 2007 ? Le jeune va partir au service militaire...
    branché.
  • Le bricoleurJ’ai pas les moyens et je pirate tout ; je travaille sur un PC 5.2GHz, bus overdrivé, HD 300Go, carte graphique boostée 1Go ; je fais tout avec Photoshop XL++, je ne fais jamais de sauvegarde, quand je plante je recommence, mon micro est une vraie poubelle, je ramasse tout ce qui traîne sur les CD_ROM de toutes les revues ; non, je ne trace pas les murs avec l’outil polygone, mais avec des segments que je raccorde au zoom maximum; non je n’utilise pas de calques, je mets tout sur le même et je duplique les étages ; je fais mes quantitatifs à la main (et à la machine à calculer) et je reporte le tout sur Excel (ah bon Excel sait faire les opérations élémentaires ! ) ; mes fichiers pèsent 600 Mo pour une petite villa, il faudra que j’augmente la taille du disque dur. fou.
  • L’adepte de la secte WINTELJe travaille sur un PC 5.2GHz, bus overdrivé, HD 300Go, carte graphique boostée 1Go, avec AutoCad 2007XL++ et PowerPoint, comme tout le monde ; et puis c’est moins cher et indispensable pour communiquer ( DWG/DXF for ever ). On m’a dit que Apple a déposé le bilan... ;-).
  • L’adepte de la secte MACMon PowerBook 17" ne plante jamais, je travaille essentiellement sur Word, Photoshop et VectorWorks, les icones sur Mac sont plus belles que sur Windows, je hais l’odieux Bill Gates, j'adore Steve Jobs, Think Different, vive Astérix :).
  • Le refractaireAvec moi l’informatique ne passera pas. Je suis un créatif et l’ordinateur bloque mes facultés créatrices ; je le hais. Mes ingénieurs (tous des blaireaux) en ont, et ça ne m’empêche pas d’avoir des problèmes avec eux. Vive le fusain ! Je n’ai rien d’autre à déclarer :( complet.
du bazar à la tour de babel

J’ai le sentiment un peu triste que les architectes ont réussi à transformer une machine à communiquer en un carcan qui les enferme dans un isolement encore plus profond. Avec des discussions sans fin sur le choix entre MAC ou PC, sur le choix entre tel ou tel gros logiciel intégré à prétention CAO ; avec la peur permanente d’être à coté du standard, du dernier soft du jour, de ne pas disposer de la dernière fonction à la mode. Vingt siècles de culture architecturale évacués pour se jeter dans les bras d’une machine nourrie par quelques lignes de code dont on se fait le plus ardent défenseur, d’autant plus qu’on en connait moins.

Je ne parle pas du travail remarquable fait dans le domaine de l’infographie, la communication du projet, ni des facilités qu’offrent les outils informatiques pour faciliter la gestion des nombreux documents de tous genres que produit une agence d’architecture.

Je veux parler de la conception sur outil informatique et du partage actif de cette conception, des attitudes d’architecte, des méthodes, etc.... Si l’on est persuadé que la conception s’arrête aux esquisses crayonnées sur papier, la suite étant limitée à une simple mise au propre, pas besoin de communiquer sur des méthodes, partageons du “dwg/dxf” brut de décoffrage !

Mais si l’on veut croire à la conception directe sur écran du projet architectural, alors le format “dwg/dxf” n’y peut rien, il faut passer au niveau supérieur, avoir une attitude, partager des méthodes, trouver le plus grand commun diviseur de tous les outils à notre disposition, il faut aller à l’essentiel, simplifier, réduire. Comme les processeurs RISCS !

les processeurs RISC

A l’inverse des processeurs CISC (Complex Instructions Set Computer), les processeurs RISC (Reduced Instructions Set Computer) sont optimisés pour exécuter un ensemble réduit d’opérations qui sont exécutées un très grand nombre de fois, disons 20% d’opérations qui reviennent 80% du temps ; et “tant pis” si les 80% d’opérations qui reviennent 20% du temps sont plus longues à exécuter, on est gagnant au total, vitesse d’exécution, consommation plus faible, fiabilité, maintenance,...

Les premiers processeurs Motorola, la famille 68xxx et les premiers Pentium étaient des processeurs CISC ; aujourd’hui, les derniers processeurs Pentium, les PowerPC de Motorola et d’IBM, le Crusoe de Transmeta, les Sparcs de SUN, les processeurs graphiques 2D/3D, sont des processeurs RISC.

Mais quel peut être le rapport entre les processeurs RISC et l’Architecture ?

l'architecture RISC

Dans l'architecture RISC, (Réponse Immédiate Sans Complication), on va distinguer deux temps et appliquer deux règles :

  1. la règle du 20%/80% appliquée à l'architecture du quotidien, où il s'agit de repérer les quelques opérations en nombre limité qui reviennent de façon répétitive dans le travail, et de choisir les méthodes et les outils qui les optimisent,
  2. la règle du 80%/20% appliquée à l'architecture d’exception, où il s’agit maintenant de repérer les nombreuses opérations qui ne reviennent que de façon exceptionnelle dans le travail, et de tenter de les fonder au mieux sur les méthodes et les outils précédents.