mis en ligne par Lore Vantomme.
Ville en pleine mutation, elle voit sa banlieue s’accroître. Sur de vastes étendues, des bâtiments hétéroclites se placent sur les pelouses tranchées de canaux.
En 1985, l’université d’Utrecht, baptisée “De Uithof”, commenda au cabinet de Rem Koolhaas, OMA, l’étude du projet d’un plan général afin de guider la croissance de l’institution. Le développement réalisé par l’équipe hollandaise a converti la “Uithof” en un campus comprenant des résidences étudiantes, des bibliothèques, des infrastructures pour la recherche, des installations sportives et a conféré à l’ensemble une intense vie sociale.
L’architecte Erick van Egeraat s’est vu confier par l’Université d’Utrecht la construction d’une faculté de médecine et de biologie, livrée en octobre 2005.
Les 14 500 m² de surface sont répartis sur 5 niveaux dont, à l’arrière les trois plus élévés sont construits au-dessus du débord que forment les deux étages de l’hôpital existant auquel ils se relient. Combinant une structure orthogonale rationnelle avec des formes spécifiques et de vastes espaces ouverts, la faculté qui n’a joui que d’un budget relativement modeste, offre comme à l’accoutumée chez Erick van Egeraat, un front et des perspectives saisissants.
Le patchwork de métal et de verre de la façade est mis en opposition avec les crinolines des trois hauts cônes de verre, qui percent de part en part le bâtiment. Visibles de partout, ces coiffes aériennes relient, grâce aux escaliers et passerelles en porte-à-faux qu’elles intègrent, le vaste restaurant/cafétéria dus premier niveau aux étages d’enseignement situés au-dessus. Tout a été mis en œuvre pour que l’espace horizontal et vertical demeure fluide et dégage une sensation d’ouverture, de liberté et de vie.
Les salles de cours classiques, sont séparées par des rayonnages de bibliothèque.
Le mobilier, conçu spécialement pour le bâtiment, renforce l’atmosphère de modernité : stupéfiant au regard des aménagements médiocres des universités françaises.
Présentes dans le programme et requis par l’exposition du bâtiment comme par sa vocation, les qualités environnementales du bâtiment sont au rendez-vous. D’une surface d’environ 3 350m² par niveau, l’édifice est tramé sur une grille carrée de 7,20m x 7,20m. Si le sol du rez-de-chaussée a été coulée en place (sur une couche de sable), les planchers des étages sont réalisés en épaisses dalles de béton léger (billes de pvc) et reposent d’un côté sur les très larges platines de très hauts poteaux et de l’autre sur des colonnes d’acier autoportantes.
Les cônes reprennent les charges verticales, tandis que les 2 noyaux-béton abritant les escaliers de secours, assurent la stabilité du tout.
Les cheminées de verre sont aussi poumons.
Pour établir une température équilibrée dans le bâtiment, les dalles de plancher sont parcourues de canaux de polyéthylène remplis d’eau. Rafraîchissant ou chauffant le sol, ils permettent de maintenir une température de 18°C l’été et de 22°C l’hiver.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Surface: 14 500 m²
Livraison: Octobre 2005
L’Université de Delft à lancé un concours pour un modèle de cellules individuelles groupées. Le programme établi par la maîtrise d’ouvrage et aligné sur le Code néerlandais de la Construction précisait qu’il s’agissait d’un logement de 18m² comprenant séjour-chambre, cuisine et salle de bains.
Le projet du jeune designer lauréat, Mart de Jong, de l’agence Vijf, outre la conception de l’habitacle, ‘la spacebox’, tient a la technique d’empilage qu’il a imaginé, rendant le montage et le démontage des unités particulièrement simples, rapides et peu onéreux. Il suffit d’une petite grue. Les ‘boîtes à habiter’ sont livrées par camion en direct de l’usine. Elles sont empilées les unes sur les autres sur un maximum de trois niveaux, puis fixées et connectées aux différents réseaux (adduction et évacuation eau, électricité, informatique). 25 unités peuvent être ainsi mises en place en une journée.
Appréciée pour ses qualités élevées d’isolation et de résistance au feu, la spacebox est bientôt devenue la première cellule en matériaux composites agréée aux Pays-Bas. Dès 2004, une centaine de cellules ont été installées à Delft, bientôt suivies par plus de 200 à la Student Housing Foundation d’Utrecht et, quelques mois plus tard, par 80 à Eindhoven.
Les spaceboxes sont en composites légers haut de gamme, dérivés de l’industrie de la construction aéronautique. Murs et toiture sont réalisés avec de panneaux sandwich moulés autoportants de 88mm d’épaisseur, formés de 5 couches distinctes collées les unes aux autres. Les panneaux de plancher faits des mêmes matériaux que murs et plafonds sont renforcés par des pièces de bois de façon à supporter des charges de 175 kg/m² tandis que ceux des murs intègrent des poteaux en acier galvanisé à chaud afin que les habitacles de deux tonnes et demie chacun, puissent s’empiler sans dommage.
Chaque ‘spacebox’ fonctionne comme un studio résidentiel compact dont l’aménagement intérieur, entièrement préfabriqué lui aussi, a été étudié avec grand soin. L’espace à vivre très lumineux, présente une estrade de 1,50m de large devant la grande baie de façade. Cette baie de 3,20m², anti-effraction et anti-bruit, se divise en 2 sections : l’une fixe, l’autre dotée d’un garde-corps et d’un ouvrant oscillo-battant, de 1,70m sur 0,58m avec grille de ventilation incorporée.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Surface: 234 modules de 18 m²
Livraison: Août 2004
L’extérieur de l’UBU est modeste et ne révèle pas sa fonction. Ce n’est qu’une boîte noire, impressionnante et énigmatique dont la sobre élégance suscite le respect et fait ressortir la nature paisible.
Théoricien et designer, Wiel Arets a une passion pour les formes géométriques simples et lisibles, comme en témoignent deux de ses œuvres majeures, l’Académie d’art et d’architecture de Maastricht et le siège social de AZP Pension Fund à Heerlen. Son goût pour le minimalisme l’incite à concevoir avec exigence l’enveloppe de ses bâtiments qu’il traite souvent comme une membrane, alternant opacité et transparence. L’UBU avec sa cour et son parking de cinq étages est à ce titre très exemplaire tant par la sophistication de sa peau unificatrice qui englobe les deux édifices pour en gommer les différences que par le contraste établi entre la matité des parois en béton noir texturé et la brillance des vitrages sérigraphiés L’ensemble apparaît ainsi comme pris dans une résille végétale.
Lorsque nous sommes entrés dans le bâtiment par la porte latérale, notre étonnement à été totale. Autant l’extérieur est sombre, autant l’intérieur est lumineux.
Autour du monumental atrium central se déploie sur des portées de vingt mètres, la puissante structure en béton du bâtiment, flanquée par les escaliers et les cages d’ascenseurs.
Les masses en béton noir sont les réserves fermées, comme l’exige le règlement de toute bibliothèque. Elles contiennent 42 millions d’ouvrages et des équipements informatiques.
Le bâtiment est composé de 5 salles de lecture contenant 470 places.
Les livres circulent dans un réseau de tubes pneumatiques et aboutissant directement au comptoir, où ils sont retirés.
Nous retiendrons de cet édifice une cohérence entre l’extérieur et l’intérieur, due à la présence d’un traitement identique des matériaux. C'est-à-dire les panneaux de béton et les murs-rideaux en verre, respectivement moulés et gravés d’un motif de roseaux pour animer l’opacité de l’un et feutrer la transparence de l’autre.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Surface: 25 000 m²
Livraison: 2005
C’est un cube de 15m x 15m, juxtaposé en extention de la librairie existante. Le terrain de basket se situe au-dessus du bar, et lui sert de toitture. Le sol du “grand café” a donc été décaissé d’1,20m: on entre juste au niveau du comptoir et on marche au-dessus du bar.
Ce surbaissement offre de nouvelles perspectives sur les alentours.
Devant le bar est creusé en contre-bas une “piscine”, regroupant mini-amphithéâtre, patio et rampes pour handicapés.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Surface: café: 277 m², librairie: 5654 m², terrain de basket: 400 m²
Livraison: Avril 2003
La construction de l’Educatorium, un nom inventé qui tend à qualifier une “usine” à apprentissage, constitue la première phase du projet de modernisation de l’université. L’édifice héberge des fonctions communes à toutes les facultés et accueille une cafétéria d’une capacité de 1000 usagers, 2 auditoriums (l’un de 500 places, l’autre de 900), des salles d’études et d’examen et un vaste parc de stationnement pour bicyclettes.
L’ensemble comprend également une aire de repos qui a été compartimentée en petites salles et vestibules, auxquels les usagers confèrent une atmosphère différente selon la fonction attendue.
Les rampes d’accès mènent à un portique extérieur au-dessus duquel ont été placées les salles d’examen. Le principal auditorium dispose de vues sur les jardins botaniques et s’apparente à un amphithéâtre projeté. Les circulations s’effectuent en périphérie dans le bâtiment.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Surface: 11 000 m²
Livraison: 1997
Le bâtiment ressemble à un bloc de roche, tombé du ciel. Les façades sont recouvertes de béton projeté sur une trame support, comme les rochers des parcs zoologiques, et affichent leurs implants de drains sous-cutanées. Leur teinte ocre rouge met en valeur le bâtiment sur le fond grisâtre des bâtiments du campus. L’institut est difficile à identiefier, si ce n’est par les lettres-poteaux du nom du physicien belgo-néerlandais (Minnaert, 1893-1970) sur lesquelles il prend appui.
Réparties sur 4 niveaux, ces fonctions (salles de cours, laboratoire, restaurant, espace de travail) se connectent les unes aux autres sur une immense piazza interne, vide central relié aux bâtiments voisins par deux branchements vitaux. Caverne souterraine, celle-ci reçoit les eaux pluviales dans un bassin de 10m de large sur 50 de long contre la paroi Nord, par ruissellement le long de cavités en toiture. Ces fontaines naturelles permettent de tempérer le dégagement de chaleur des ordinateurs, des lumières et des humains dans tout le bâtiment. Coeur de l’édifice, cet espace bioclimatique sert de foyer aux étudiants et leur offre aussi la possibilité de s’isoler dans l’une des alcôves “cosy” ménagées le long de la façade Sud.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Surface: 9 000 m²
Livraison: 1997
La commande de cette maison par Madame Schröder et ces trois enfants, permit à Rietveld de mettre en pratique ses idées sur la maison et son intérieur. L’architecte considérait que la maison traditionelle favorisait un comportement passif.
Tout acte de l’habitant - se baigner, dormir, faire la cuisine- devait susciter une réflexion et engendrer une action: créer la salle de bains en dépliant une cloison, ouvrir un lit-divan, relever l’abattant d’une table. L’intérieur reflète aussi cette idée de Rietveld que les dimensions d’une pièce doivent être fonction du temps que l’on y passe. C’est ainsi qu’une chambre à coucher peut, dans la journée, s’intégrer au séjour. Les locaux peu utilisés peuvent être combinés: la salle à manger et la cuisine, le couloir et la cage d’escalier.
Rietveld voyait dans l’architecture une forme d’art ayant pour but premier de visualiser l’espace comme élément essentiel de l’architecture.
L’architecte se base sur la forme du bloc, les pans de couleur ainsi que les éléments en saillie ou en retrait devant rompre l’aspect massif du volume.
Cette petite maison familiale, avec son intérieur, son organisation spatiale flexible et ses qualités visuelles et formelles, était un manifeste des idéaux des artistes et architectes néerlandais appartenant au groupe De Stijl au cours des années 20.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Adresse: 50, avenue de Prince Hendrik
Livraison: 1924
La commande de cette maison par Madame Schröder et ces trois enfants, permit à Rietveld de mettre en pratique ses idées sur la maison et son intérieur. L’architecte considérait que la maison traditionelle favorisait un comportement passif.
Tout acte de l’habitant - se baigner, dormir, faire la cuisine- devait susciter une réflexion et engendrer une action: créer la salle de bains en dépliant une cloison, ouvrir un lit-divan, relever l’abattant d’une table. L’intérieur reflète aussi cette idée de Rietveld que les dimensions d’une pièce doivent être fonction du temps que l’on y passe. C’est ainsi qu’une chambre à coucher peut, dans la journée, s’intégrer au séjour. Les locaux peu utilisés peuvent être combinés: la salle à manger et la cuisine, le couloir et la cage d’escalier.
Rietveld voyait dans l’architecture une forme d’art ayant pour but premier de visualiser l’espace comme élément essentiel de l’architecture.
L’architecte se base sur la forme du bloc, les pans de couleur ainsi que les éléments en saillie ou en retrait devant rompre l’aspect massif du volume.
Cette petite maison familiale, avec son intérieur, son organisation spatiale flexible et ses qualités visuelles et formelles, était un manifeste des idéaux des artistes et architectes néerlandais appartenant au groupe De Stijl au cours des années 20.
Maitrise d'ouvrage: Université d'Utrecht
Surface: 315 m²
Livraison: 1997