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mémoire

Réflexions libres et décalées sur la mémoire

mémoire répartie

J'ai découvert dans un roman de Didier Van Cauvalaert, "Hors de moi" une thèse étonnante sur la mémoire : la mémoire n'est pas localisée dans le cerveau, mais au contraire, répartie dans l'espace(-temps), le cerveau se comportant comme un émetteur-récepteur ! Ca donne à réfléchir.

Il suffit de penser au bain d'ondes électro-magnétiques dans lequel nous vivons sans nous en apercevoir, et qu'un simple poste à transistor suffit à révéler : réglage sur MF 90.1 Hz et hop, on entend les blagues de "rire et chanson". Ou plus bi-directionnel, penser au portable qui nous permet d'émettre et de recevoir, constamment en état d'éveil, naviguant dans un chaos d'ondes autour de 1000 Hz. Imaginer le cerveau comme un émetteur-récepteur, vide d'information, c'est la porte ouverte au partage d'informations, à la télépathie, au télécontrôle, dans l'espace, dans le temps vers le passé et peut-être vers le futur ; c'est un intérêt nouveau à toutes ces charlataneries qui n'en seraient pas tant que ça ...
Le cerveau comme système oscillant destiné à retransmettre, à relier, à structurer tout un monde d'informations diluées partout autour de nous, situées on ne sait où, peut-être dans les pierres du chemin, dans les nuages, dans l'eau (qui aurait donc de la mémoire !). Le cerveau comme système temporaire, la mémoire comme structure intemporelle, éternelle ; le rêve de l'éternité : on n'est pas éternel, on a un début et une fin, mais notre mémoire est éternelle, parcequ'elle est hors de nous.

notes : quand le cerveau entre en résonance avec un champ d'ondes électromagnétiques, il se met à raisonner ... La raison est résonance. Avez-vous pensé à l'effet Larsen ? ... et aux acouphenes ?

mémoire répartie et ADN

Si l'on adhère à l'idée de mémoire répartie dans l'espace-temps et au statut d'émetteur-récepteur donné au cerveau, on se pose inévitablement la question de savoir comment le cerveau établit la connexion avec l'information dont il est l'auteur, et pas avec une autre. Comment cette information peut-elle rester privée ?
On imagine que la connexion est analogue à celle d'un poste radio : on règle la fréquence de résonance du circuit électrique sur celle de l'onde électro-magnétique portant l'information (en restant au cas simple de la modulation d'amplitude), on extrait cette information du bruit blanc (souffle) électro-magnétique dans lequel nous sommes baignés et, miracle, l'information est audible, disponible. Il faut donc connaître la fréquence pour accéder à cette information. Fréquence qui ressemble à une clé, à un code.
Pourquoi pas le code ADN ? Chacun a le sien propre, comme une signature indélébile. Je n'en sais pas assez pour aller plus loin, mais avec cette hypothèse, on pourrait peut-être analyser de façon plus "rationnelle" ce qui touche à l'héritage génétique, au clonage, et aussi aux rêves, à la télépathie, à la mémoire de l'eau, ...
On considère souvent les rêves comme une phase de "défragmentation", de remise en ordre de ses informations ; on peut également les voir comme un glissement chaotique vers des espaces mémoire appartenant à d'autres, humains, animaux, végétaux, minéraux, qui sait.
Ce genre de réflexion est certainement à manier avec d'infinies précautions. C'est justement une bonne raison d'y apporter des concepts nouveaux. Non ?

interférences

Une tentative pour visualiser la création de l'information et sa mémorisation

mouvement et immobilité

L'amplitude d'une source émettant une onde en un point x donné à l'instant t s'écrit : A(x, t). Lorsque l'on a deux sources distinctes, deux émetteurs, créant deux ondes A1 et A2, en un point x donné, l'amplitude de A sera :

A(x, t) = A1(x, t) + A2(x, t).

On considère des ondes sinusoïdales de même amplitude A0, de même pulsation ω (donc de même longueur d'onde k) mais de phase α différente ; on a :
A1(x, t) + A2(x, t) = 2A0·cos( ω·t + k·x+( α12)/2 )·cos( (α12)/2 ).

Les images suivantes (tirées de Wikipedia/interférences) illustrent cette composition et mettent en évidence des franges fixes d'interférence.


Deux ondes en mouvement créent des franges d'interférence
fixes dans l'espace et le temps,
la déformation est stable et porte une information mémorisée.
explication

Une onde se modélise par une fonction A(x,t), x étant la position dans l'espace (vecteur) et t étant le temps. L'onde résultante a donc la même pulsation, mais sa phase à l'origine et son amplitude dépendent des phases des ondes interférentes. On voit que :

information et mémoire

Un seul état énergétique en mouvement déforme l'espace de manière variable et ne peut porter aucune information utile ; le couplage de deux états énergétiques en mouvement peut créer une forme stable, un état invariant dont on peut extraire une information utile. Le couplage n'est pas limité à deux états et on peut imaginer des informations aussi complexes qu'on le souhaite.

Si l'on accepte la thèse selon laquelle la mémoire est distribuée dans l'espace-temps et est accessible aux émetteurs-récepteurs (cerveaux) connaissant le code d'accès, alors une représentation possible en est donnée par les franges d'interférence : le cerveau émet un flot d'ondes vibratoires (complexes et déphasées) se propageant dans l'espace-temps et leurs interférences créent un état stable support d'information ; à l'inverse le cerveau est capable de retrouver cette information en recréant le même flot. Tout "autre" cerveau connaissant les paramètres de ce flot est capable d'accéder à cette information. La mémoire est partageable.

Une autre question est de savoir si le flot émis par un cerveau a une durée de vie finie ou non. Quand le cerveau a cessé d'émettre, le flot est-il perdu ? Ca parait probable, mais on pourrait imaginer que l'émission se place au niveau atomique et non biologique, le cerveau continue de fonctionner quand le corps qui l'abrite (les périphériques) a cessé de fonctionner. On imagine mal une situation où le cerveau doive émettre à l'infini tous les flots d'ondes entretenant la mémoire depuis le début de sa vie, on voit davantage un système où seraient créés des atomes d'émission stables, et donc perdurant après la mort du cerveau.

et alors ?

Des idées sur ce genre de réflexion ?
alain marty, le 6/05/2006

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