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En attendant de lister des liens vers des sites que j'aime ...

j'aime l'architecture de campo baeza


la maison guerrero,
le patio entouré de murs hauts
découpant des ombres nettes,
les baies dans l'ombre du toit
protégeant l'intérieur dans la pénombre
à l'arrière d'un panneau de verre miroir,
dehors l'espace minéral blanc,
avec le ciel pour seule vue,
luxe de l'espace,
sous le jeu savant et magnifique de l'ombre et de la lumière,
et une chaise qui attend,
échelle humaine.

j'aime l'architecture grecque vernaculaire,
quelques photos de Tolis (Apostolos Karachalios), architecte à Athènes

...

je ne sais pas trop pourquoi, depuis longtemps,
j'aime cette chanson de Jean Ferrat,
la musique et les mots servis par une voie grave,
chaude et humaine, tout sauf triste :

Je voudrais mourir debout, 
dans un champ, au soleil,
Non dans un lit aux draps froissés,
A l'ombre close des volets,
Par où ne vient plus une abeille,
Une abeille ...

Je voudrais mourir debout, 
dans un bois, au soleil,
Sans entendre tout doucement,
La porte et le chuchotement,
Sans objet des gens et des vieilles,
Et des vieilles ...

Je voudrais mourir debout, 
n'importe où, au soleil,
Tu ne serais pas là j'aurais,
Ta main que je pourrais serrer,
La bouche pleine de groseilles,
De groseilles ...
(mp3/3,4mo)

...

et dans le même genre, aussi rigolo :

...

Non, cette page n'est pas triste, elle n'est pas écrite dans un moment de déprime, de désespoir, de fatigue de la vie, bien au contraire. C'est une médecine contre la déprime et le désespoir, pour ne pas oublier de vivre ; écrire cette page c'est tenter de partager un moment fort, ce moment où le duel entre la vie et la mort devient un jeu d'ombre et de lumière, "savant et magnifique", éternel comme les architectures de "pierres sauvages" des abbayes cisterciennes. Rien de déprimant ! Et pour le route, il n'est pas interdit d'emporter dans sa tête quelques taches de couleur, comme ce sourire_nu, ou un beau texte comme celui-ci :

ÊTRE UN HOMME

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être que penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.

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